Mais c'est quoi un Developer Advocate ?
J’ai eu le plaisir d’encadrer des stagiaires de 3ème récemment chez Google. Nous accueillons des enfants, neveux, nièces, cousins d’employés de Google (donc non :-P, je ne prends pas de stagiaire, pas la peine de demander !!!) pour leur faire découvrir les différents métiers que nous exerçons dans l’entreprise. Et il y en a beaucoup !
L’un de mes stagiaires m’a interviewé lorsque je décrivais mon travail de “Developer Advocate”, au sein de Google Cloud. J’ai trouvé cette interview intéressante, et je me suis dit que ça valait le coup de la partager avec vous, en Français (si, si, j’écris en Français parfois sur ce blog.)
L’exercice de cet entretien est intéressant parce qu’il me permet d’essayer d’expliquer de manière simple ce que je fais… et ce n’est pas évidant, vu la technicité de cet univers, des produits sur lesquels on travaille (qui ne sont pas à la portée du grand public). Donc voici quelques unes des questions auxquelles j’ai eu à répondre. J’espère que vous trouverez cela intéressant.
Quel est ton métier ?
Je suis Developer Advocate pour la branche Google Cloud de Google.
C’est un titre en anglais qui n’a pas vraiment d’équivalent en Français.
Google Cloud, c’est la partie de Google qui propose des produits comme par exemple Gmail pour la messagerie électronique, Google Docs pour le traitement de texte ou de tableurs, mais qui offre également aux développeurs et ingénieurs des serveurs sur lesquels les développeurs peuvent héberger leurs applications, des bases de données pour stocker leurs données, ou bien encore des services autour de l’intelligence artificielle pour reconnaître ce qu’il y a comme objets dans des images.
Quelles sont les principales activités dans ce métier ?
Le rôle d’un Developer Advocate est d’être une sorte de représentant des développeurs (nos utilisateurs et clients qui créent des applications). Nous collectons les retours de ces développeurs pour voir comment améliorer les produits de Google, en écoutant leurs besoins, leurs demandes, les problèmes qu’ils rencontrent.
Par ailleurs, une autre grande partie de ce rôle (la partie la plus visible de l’extérieur), c’est de présenter et promouvoir les produits de Google (Google Cloud dans mon cas). Il s’agit alors d’écrire des articles, de coder des exemples de programmes utilisant nos technologies, enregistrer des vidéos, préparer des présentations que nous donnons lors de conférences locales ou internationales, puis aussi tirer partie des réseaux sociaux pour faire passer notre message.
Enfin, nous sommes également les utilisateurs “zéro” de nos futurs nouveaux produits. Nous sommes donc les premiers à tester ces produits, pour voir ce qui fonctionne ou pas, s’ils sont faciles à utiliser, s’ils ont des bugs, si l’on peut trouver des façons de les améliorer ou de les enrichir avant de les sortir publiquement.
Travailles-tu plutôt seul ou en équipe ? Pourquoi ?
Je travaille dans une équipe internationale, répartie dans différents pays, avec des bureaux à San Francisco, Seattle, New York, Londres, Paris ou Tokyo. Parfois je travaille effectivement en équipe, à plusieurs sur un même sujet, mais beaucoup de mes activités sont aussi solitaires, comme lorsque l’on prépare une démonstration et une présentation pour une conférence.
Dois-tu prendre des initiatives ? Pourquoi ?
Le poste de Developer Advocate est un travail qui demande beaucoup d’autonomie, et donc qui nécessite de prendre soi même beaucoup d’initiatives. C’est à moi de décider sur quel sujet travailler, quel article écrire, à quelle conférence je souhaite assister.
Parfois, les Developer Advocates ont des demandes venant des chefs de produits qui souhaiteraient que nous représentions leur produit, mais c’est généralement par soi même que l’on décide sur quoi travailler.
As-tu des responsabilités ? Si oui lesquelles ? Pourquoi ?
Je n’encadre personne, donc je n’ai en tout cas pas de responsabilité managériales. Par contre, je me focalise sur une certaine gamme de produits, et c’est de ma responsabilité de représenter et d’améliorer ces produits là.
As-tu des contacts avec des personnes autres que tes collègues de travail ? Pourquoi ?
Comme une partie de mon travail consiste à aller présenter les produits de Google Cloud à des conférences, des “meetups”, des groupes d’utilisateurs, je rencontre effectivement beaucoup de monde lors de ces événements. Egalement au travers des réseaux sociaux, j’interagis souvent avec des développeurs aux quatre coins du monde. Et j’ai également la chance de pouvoir rencontrer nos clients, pour discuter de leurs problèmes, de leurs besoins, mais aussi de leurs réussites.
Les activités sont-elles variées ou répétitives ?
Les activités sont effectivement variées, aussi bien de la programmation (pour préparer des démonstrations des produits), de la communication (pour des présentations), de l’écriture (pour les articles, la documentation que nous rédigeons), mais aussi le voyage au travers le monde permets de découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles cultures.
Dois-tu organiser ton travail ou plutôt exécuter des consignes ?
Comme je le disais plus haut, c’est un travail qui demande beaucoup d’autonomie, donc c’est à moi d’organiser mon travail, d’autant plus que j’ai déjà un certain niveau d’ancienneté. Il arrive parfois qu’on me demande certaines choses effectivement, mais le plus souvent c’est à moi de m’organiser.
Est-ce que le travail est fatigant (nerveusement et physiquement) ? Pourquoi ?
Parfois oui. Il y a beaucoup à faire : Google Cloud possède de nombreux produits, qui sont développés rapidement, il y a donc énormément de choses à couvrir et étudier. Ce qui est également fatigant, c’est le fait de voyager au travers le monde avec les décalages horaires, les tracas associés au voyage de manière générale.
Outre le voyage et la quantité de travail, il faut travailler régulièrement avec la maison mère qui est sur la côte Ouest des Etats-Unis, avec 9 heures de décalage horaire, ce qui veut dire qu’il faut pouvoir faire des conférences téléphoniques avec mes collègues outre-Atlantique après 18 ou 19 heures, voire parfois même à 21 ou 22 heures ! Autre exemple, lorsque l’on donne des présentations à des “meetups”, c’est souvent le soir après le travail, donc on peut rentrer parfois très tard chez soi.
Est-ce que cette profession permet d’obtenir une promotion ? Laquelle ?
Dans ce rôle, il y a différents grades, différents niveaux. Quand on commence dans ce métier, on entrera à un certain niveau, et au fil des années, on pourra progresser et monter de niveau en niveau. L’entreprise n’attends pas la même chose de ses employés en fonction de leur niveau d’ancienneté. Nous avons une sorte d’échelle qui décrit ce qui est attendu de chacun à chaque niveau de sa progression hiérarchique.
Quels sont les diplômes requis ?
Il faut généralement un Bac+5 (type mastère, école d’ingénieur) en informatique et avoir déjà une certaine expérience professionnelle dans le domaine de l’informatique pour bien comprendre la problématique de nos utilisateurs et clients.
Quel est le contenu des études ?
Dans mon cas (un DESS en informatique), ce sont des études qui permettent aux étudiants d’apprendre comment fonctionnent les ordinateurs, d’apprendre des langages de programmation, comment écrire des algorithmes, comment fonctionne les réseaux informatiques ou les bases de données, etc.
Est-ce qu’il y a d’autres formations possibles (formation continue, cours du soir, autres) pour cette profession ?
Bien qu’un diplôme Bac+5 en informatique soit le plus commun, du moment qu’on a une bonne expérience professionnelle dans le domaine, il est aussi possible de bifurquer vers cette profession. Mais il n’y a à proprement parlé pas de formation spécifique pour le rôle de Developer Advocate à ma connaissance.
On demande souvent aux jeunes “qu’est-ce que tu voudras faire plus tard ?”
Dans mon cas, je voulais être “ingénieur”, et j’aimais bien l’informatique, mais ce qui est amusant c’est qu’à l’époque où j’ai fait mes études, le métier de “Developer Advocate” n’existait pas vraiment. Donc qui peut dire quels métiers existeront quand vous serez sur le marché du travail ? Il faut savoir s’adapter, car de nouveaux métiers voient le jour régulièrement, et il n’y aura pas forcément de formation spécialisée pour y parvenir, ou de parcours type.
Quelle sont les qualités requises ?
Outre le fait d’être un bon ingénieur en informatique (savoir programmer, etc.), il faut aussi avoir de très bonnes capacités communicationnelles, un esprit de synthèse et de vulgarisation, car nous devons aider nos utilisateurs et clients à comprendre comment se servir de nos produits.
Par ailleurs, la majeure partie de mon travail s’effectue en anglais, qui est la langue de la maison mère, mais la langue internationale en informatique et lorsque l’on voyage. Donc il faut absolument être bon en Anglais pour ce travail.